Nos amis bretons de Chintouna nous ont rejoint le lendemain. Adèle retrouve ses copains; la bande joyeuse égaye le ponton!
Nous décidons de changer de panne pour être ensemble. Le marinero s'aperçoit de notre petit trafic et n'est pas très content car il doit corriger sa feuille... Après quelques mots échangés en espagnol et l'explication que nous voulions être "au ponton des français" (et oui, il y a pas mal de retraités en balade aux Canaries!) + loin de voisins bruyants, finalement il retrouve le sourire ( => les Canariens apprécient toujours que nous fassions l'effort de leur parler en espagnol plutôt qu'en anglais).
... Le ponton des "retraités francophones" (il y a aussi un couple suisse!) est très sympa! ça permet de faire passer les désagréments dus aux bruits du chantier de 7h30 du matin pour les marteaux piqueurs et la bétonneuse, à minuit avec la BRH (ou Brise Roche Hydraulique) Elle va être belle cette Marina!
Franck loue une voiture 2 jours pour pouvoir visiter les principaux sites touristiques et nous avons appris beaucoup de choses:
Lanzarote, comme l'ensemble des îles des Canaries, est d'origine volcanique. Elle était peuplée par les hommes préhistoriques, puis par le peuple Guanches. Les îles étaient connues par les navigateurs depuis l'Antiquité et jamais colonisées par les européens.
En 1402, deux Hauts Normands aventuriers (Ah, ces sacrés normands!) Jean de Béthencourt et Gadifier de la Salle conquièrent Lanzarote, alors peuplée de seulement 300 Guanches! puis soumettent Fuerteventura et El Hierro. Avec le soutien de leur suzerain, le roi Henri III de Castille, J. de Béthancourt est nommé Roi des îles Canaries (rien que ça!).
Le royaume ne durera pas et le pouvoir reviendra plus tard aux espagnols.
De 1730 à 1736, les volcans se réveillent et ravagent complètement l'île. Le sud de l'île, région la plus riche et sa dizaine de villages disparaissent sous les coulées de lave. Economiquement, Lanzarote et ses habitants ne s'en remettront jamais; les paysages sont définitivement transformés en déserts de roches noires.
Avec beaucoup de travail, les agriculteurs se sont adaptés à cet environnement difficile: ils ont construit des murets pour protéger les plantations des vents violents, ils ont utilisé les petits graviers noirs du volcan, les lapillis pour favoriser l’absorption de l'eau, importé des dromadaires du continent africain tout proche pour les aider dans leurs travaux, ou bien, ont trouvé d'autres types de cultures comme l'élevage de la cochenille sur les figuiers de Barbarie.
|
Culture de la vigne. |
|
Culture du figuier de Barbarie. |
|
Les dromadaires ont longtemps aidé les paysans. aujourd'hui, ils promènent les touristes. |
Aujourd'hui, Lanzarote base son économie sur un tourisme contrôlé grâce à l’impulsion du grand artiste César Manrique (1919-1992).
Il a su défendre les paysages caractéristiques de Lanzarote (les maisons sont construites selon des règles architecturales strictes) et mettre en valeur les sites naturelles de l'île tout en pratiquant une bonne gestion... Aujourd'hui, le Parc Naturel de Timanfaya est devenu une réserve de biosphère pour l'Unesco mais la pression touristique est très forte.
Arrecife n'est pas très belle, les abords des villes ne sont pas aménagés, la campagne est laissée à l'abandon dans certains endroits et on voit de grands complexes hôteliers le long de la côte sud, de nombreuses boutiques et restaurants pour tourisme de masse... pas très jolis tout ça! Mais malgré tout, de nombreux sites valent la peine d'être vus! Nous avons aimé les paysages désertiques (ça nous change du bocage normand!) et la douceur du climat en décembre, la côte nord-est de Lanzarote, les falaises qui dominent la Graciosa, les salines, la Pointe Papagayo, les grandes étendues de laves noires, les "champs" de figuiers de Barbarie, la culture de la vigne et la sympathique dégustation de vins dans une Bodegas.
Nous avons pris le forfait 3 sites et choisi de voir l'incontournable Montana del Fuego, el Jameos del Agua et le Jardin des Cactus de C. Manrique, notre coup de cœur!
|
La côte Est, un peu plus verdoyante. |
Dans la réserve naturelle de Papagayo:
|
Préparer 3 euros pour avoir le droit d'entrée! |
|
Adèle écrit "Mobilis". |
|
La Pointe Papagayo. |
|
Une des criques de la Pointe. |
|
Les Salines |
|
La campagne lanzarote avec ses villages aux maisons blanches, et, en arrière-plan, les hautes falaises qui dominent La Graciosa. |
|
La Graciosa vue de Lanzarote.
Dégustation à la Bodegas Rubicon. Nous avons aimé leur vin blanc! |
|
Visite de la Bodegas Rubicon. |
La Montana del Fuego:
|
La chaleur du volcan est telle qu'elle embrase les branches. |
|
La chaleur transforme l'eau en vapeur! |
Une visite intéressante au pays des volcans!
El Jameos del Agua:
Jameos veut dire "grotte" ou "bulle" en guanches.
C'est une bulle volcanique de 100 m sur 30 m où, grâce à l'infiltration de l'eau de mer, une minuscule écrevisse endémique (blanche et aveugle) s'est développée. C'est le 1er site que C. Manrique a aménagé.
|
Végétation luxuriante et ambiance zen (quand il n'y a pas trop de touristes!) |
|
Visite de la Casa de los Volcanes. |
|
Schéma de la coulée qui forma La Cueva de los Verdes et El Jameos de Agua... |
|
... et maquette du relief de Lanzarote et de La Graciosa. |
Le Jardin des Cactus, notre coup de coeur!
Ces 2 jours de visites intensives ont été trop courtes et nous n'avons pas pu tout voir, notamment la Fondation C. Manrique et le Musée d'Art Contemporain. Mais il est déjà temps de partir pour Gran Canaria!
On vous embrasse!
A bientôt!